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Michel Moutot, le raconteur d'histoires

Mercredi 5 octobre 2022
Médiathèque

Portrait - À l’occasion de la rentrée littéraire, le journaliste et auteur Michel Moutot était l’invité de la médiathèque le mardi 4 octobre à 19h. Lors de cette soirée spéciale, il a présenté Route One, son dernier ouvrage. Rencontre avec un globe-trotteur passionné.

Michel Moutot, le raconteur d'histoires

S’il était né à Vélizy-Villacoublay, nul doute que le réaménagement du quartier Louvois, notamment la démolition de la fameuse dalle, lui aurait inspiré un roman. Car pour cet hyperactif, la construction des bâtiments est une vraie passion. Mais c’est à Narbonne que Michel Moutot fait ses premiers pas, dans une maison familiale remplie de livres. Il tombe sous le charme des États-Unis lorsque sa maman lui donne un exemplaire Les raisins de la colère du grand reporter et écrivain John Steinbeck. « Ce livre raconte le périple de fermiers de l'Oklahoma vers la Californie après avoir été chassés de leur terre par les banques. Cette histoire tirée de faits réels m’a fascinée, c’était comme si je voyageais avec eux », explique l’auteur de Route One. Il n’a que 14 ans, mais déjà il a trouvé sa vocation : devenir journaliste pour pouvoir voyager et raconter des histoires aussi palpitantes !

D’un continent à un autre

En 35 ans au sein de l’Agence France Presse, Michel Moutot a parcouru des kilomètres. Du Liban à la Syrie en passant par le Kosovo, où la qualité de ses reportages lui a valu le Prix Albert-Londres, il enchaîne les missions et assiste en première ligne aux grands conflits et évènements internationaux. Le reporter est installé depuis deux ans à New York, quand le 11 septembre 2001, sa vie est littéralement chamboulée. Devant ses yeux, les deux immenses tours jumelles ne sont plus que des ruines de poussières et de feu. Malgré la désolation du spectacle, il s’élance sur sa moto pour recueillir des témoignages. Ses écrits, si poignants, sont récompensés par le prix Louis-Hachette. Il resta jusqu’en 2003 aux États-Unis avant de revenir en France, la tête chargée de souvenirs et d’idées. « Mes romans ne sont que des histoires que j’ai puisé de mon séjour à New York. Ma source d’inspiration c’est la nature humaine, elle ne se tarira donc jamais ", révèle le journaliste.

La liberté d’écrire

« Tous les journalistes rêvent d’écrire un roman un jour, je ne fais pas exception à la règle. Mais entre le vouloir et l’écrire, il y a un pas à franchir, avec la peur aux tripes de ne pas y arriver. J'ai vécu beaucoup d’expériences que ce soit en zone de guerre ou sur le sol américain. Bien sûr des éditeurs souhaitaient que j’écrive sur ces souvenirs- là mais je n’en avais pas l’envie », explique Michel Moutot. Une exposition sur les Mohawks, ces indiens charpentiers de l’acier que l’on dit insensibles au vertige et que l’on envoie assembler depuis plus de 100 ans les gratte-ciels de New York, l’intrigue. Il y découvre une histoire fascinante qui n’a jamais été relatée dans aucun ouvrage. Ainsi est né en 2015 son premier roman : Ciel d’Acier, auréolé du prix du Meilleur roman des lecteurs de Points. S’enchaînent les romans Séquoias,  America et Route One, tout juste publié aux éditions Seuil. « J’ai toujours eu une grande liberté. Je choisis les sujets qui me passionnent. J’écris toujours des romans que j’aimerais lire en tant que lecteur. Je passe près d’un an à faire des recherches », ajoute l’écrivain de 61 ans.

Un 5e roman déjà en préparation !

Après avoir narré dans Route One l’histoire de la construction de la fameuse Highway N°1, qui relie Los Angeles à San Francisco, dans les années 30, Michel Moutot s’attaque à un autre édifice grandiose : la statue de la Liberté. « Mon prochain livre prévu pour mars 2023 se passera à moitié à New York et à moitié à Paris. C’est une grande première pour moi, je n’ai jamais fait ça auparavant. L’intrigue sera autour de la construction de la Statue de la Liberté mais aussi de la Tour Eiffel, car ces deux monuments ont une histoire exceptionnelle en commun mais je ne vous en dis pas plus. Vous allez la découvrir prochainement », dévoile le journaliste, le sourire aux lèvres.