Spectacle 100% Circus : Haut perchés !
Portrait - Défiez les lois de l’équilibre autant que les idées reçues avec le duo détonant de 100 % Circus, Julien Auger et Mikkel Hobitz. En tournée dans différents pays européens, Suède, République Tchèque, Italie…, la paire d’acrobates fait un détour par L’Onde vendredi 14 et samedi 15 décembre, pour présenter un spectacle à couper le souffle !
Aussi loin qu’il se souvienne, c’est à l’âge de quatre ans que Julien confie avoir commencé le cirque. « Je voulais absolument en faire et je réclamais à mes parents de pouvoir suivre des leçons ». Impossible pour lui de dire clairement les raisons qui l’ont poussé sur la piste aux étoiles, le cirque s’est imposé comme une évidence.
« J’ai pu commencer par une heure par semaine. Puis au fil des ans, les heures se sont rallongées jusqu’à en faire tous les jours et de me dire un jour : "il faut que cela devienne mon métier" », explique-t-il.
Depuis ses débuts, Julien est passé par tous les arts du cirque. « De quatre à huit ans, je jouais les équilibristes sur des boules, j’apprenais des figures sur un trapèze statique, je faisais du rouleau américain ».
De huit à seize ans, son coeur balance pour le jonglage plus particulièrement. Mais il prend vite conscience que l’acrobatie sera sa porte d’entrée pour satisfaire au concours des grandes écoles de cirque. « J’ai été reçu dans une école préparatoire à Montpellier où j’étais voltigeur de main à main. J’ai ensuite continué à l’Ecole nationale des arts et du cirque de Rosny-Sous-Bois où j’appartenais à un collectif de balançoires russes », détaille Julien.
Parce que, pour lui, c’est la meilleure école de cirque en Europe, il décide ensuite de poursuivre sa formation à l’Université de danse et de cirque de Stockholm. Il y intègre un collectif acrobatique avec différentes disciplines en tant que voltigeur, « vu que je suis un gringalet », se décrit-il en plaisantant. C’est d’ailleurs sur les trapèzes, balançoires, perches et autres outils « diaboliques » de cette université qu’il croise le chemin de son alter ego, Mikkel, un Danois formé dans une école de cirque de Copenhague.
De voltigeur à porteur
À la sortie de la faculté, l’un et l’autre intègrent une troupe, « La meute » pour Julien, « Sisters » pour Mikkel. Deux compagnies qui ont bien tourné avec une centaine de dates chacune. « On avait envie d’élargir un peu notre horizon artistique. Nous sommes alors partis en résidence ouverte à Prague pour pouvoir s’entraîner ensemble et porter notre réflexion autour d’un thème : comment rendre le monde meilleur ? ».
Un thème qui aboutira à plusieurs conclusions. La première étant que « cela commence par soi, en faisant le mieux possible ce que l’on sait faire.
De là est née l’idée de créer un spectacle de cirque qui puisse transmettre nos valeurs ». 100 % Circus allait voir le jour… 100 % pour un cirque traditionnel, 100 % pour mieux dénoncer les méfaits des statistiques sur l’opinion.
« Beaucoup de nos idées préconçues naissent de statistiques dont on tire des conclusions. Or, ces idées reçues sont, selon nous, souvent à l’origine des problèmes de société que nous connaissons », révèle Julien.
Et le spectacle, finalement, joue sans cesse avec nos certitudes. Ne serait-ce que dans l’incertitude d’une chute, tant nos acrobates flirtent avec les limites ! « 100 % Circus est là pour battre en brèche toutes ces idées préconçues », réaffirme-t-il. Et la première qu’ils balayent, c’est de donner à Julien avec son petit gabarit, le rôle du porteur, quand Mikkel, plus trapu, endosse celui du voltigeur.
« C’est avec Mikkel que j’ai commencé à porter, c’est mon premier voltigeur », confie Julien et d’ajouter, « Mon passé de jongleur, c’est un gros bonus pour apprendre à porter. Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit de chercher à trouver l’équilibre… ». Un point d’équilibre qui nous fait vaciller de plaisir et de peur, à les voir presque en lévitation… Julien prévient déjà, « Si vous êtes dans la salle, vous allez vous accrocher à votre siège ! ».