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Journée de la femme : découvrez le témoignage de Séverine, sapeur-pompier

Mardi 9 mars 2021
Culture

Séverine, sapeur-pompier professionnel, Centre de secours de Vélizy-Villacoublay

Sergente-cheffe, Séverine exerce comme sapeur-pompier professionnel depuis 2006. « J’ai toujours été attirée par des activités dynamiques, plutôt physiques. Issue d’une famille nombreuse, nous avons appris à prendre soin les uns des autres. Une valeur que je pouvais retrouver en étant pompier ». Comme son père, son frère et sa sœur aînée avant elle, c’est en 1999 qu’elle enfile l’uniforme pour la première fois comme volontaire, âgée de 19 ans.
 

Journée de la femme : découvrez le témoignage de Séverine, sapeur-pompier

En parallèle gestionnaire de ligne pour le groupe Citroën, elle quitte son emploi des années plus tard pour passer sapeur-pompier professionnel, après avoir obtenu son concours, « sans aucun regret, c’était purement alimentaire ». Quant à l’appréhension d’intégrer un milieu professionnel très masculin, elle est inexistante pour Séverine, qui a grandi avec deux sœurs et trois frères. « Issue d’une famille de sapeurs-pompiers, j’ai connu très tôt la vie de caserne et toujours vécu dans un milieu d’hommes. Même pendant mes études, j’avais plus d’amis garçons que filles. Travailler dans un milieu féminin aurait été plus compliqué pour moi », admet-elle, « même si j’ai des amies filles ! ».  

Souvent la seule femme lors de ses débuts en caserne, la cohabitation ne l’a jamais inquiétée. « Il suffit de faire sa place », confie la jeune femme, « de montrer qu’on est là pour la même chose et qu’on est capable ». Elle reconnaît néanmoins avoir eu le sentiment quelquefois de devoir prouver plus ses capacités que ses homologues masculins, « on a parfois moins le droit à l’erreur quand on est une femme. C’est important d’avoir du caractère, de ne pas se laisser faire. On est dans un milieu d’hommes, ça peut être facile de se faire marcher sur les pieds. Mais si on a un peu de répondant face aux quelques réflexions, on vous laisse tranquille. Il faut savoir mettre de la distance, ça permet d’être respecté ».

En 10 ans, elle constate tout de même une augmentation du nombre de femmes dans les casernes. Un métier « accessible à tous », selon elle, « ça demande simplement de la motivation. On n’entre pas dans une caserne parce qu’on a vu de la lumière, il faut savoir à quoi s’attendre, avoir une bonne condition physique et encaisser moralement ». A ceux qui seraient sceptiques quant aux capacités physiques d’une femme en intervention, elle répond « qu’un homme et une femme sont aussi efficaces l’un que l’autre. L’entraînement est le même pour tous, on est soumis aux mêmes barèmes, aux mêmes test ».

Côté vie quotidienne, les femmes partagent le vestiaire feu avec les hommes, un endroit où l’on enfile simplement sa tenue de feu par-dessus son uniforme. Au niveau des chambres et sanitaires, c’est désormais aménagé afin que chacun ait son intimité, mais ça n’a pas toujours été le cas. « Quand j’ai commencé comme volontaire en province, je me changeais avec toute l’équipe ». Un détail qui n’a jamais empêché Séverine de vivre sa passion. « Je ne m’identifie pas comme femme sapeur-pompier. Je suis sapeur-pompier ».

MB