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Alexandre Piquion, chef d'orchestre de l'Harmonie de la Police Nationale

Jeudi 2 janvier 2025
Culture

Dans l’univers fascinant de la musique, le chef d’orchestre est souvent perçu comme une incarnation de l’autorité artistique. Loin de se placer au sommet de la hiérarchie, Alexandre Piquion, lui, se considère davantage comme un membre à part entière de l’orchestre, un partenaire des musiciens qu’il dirige. Passionné par l’opéra, engagé dans la transmission pédagogique et animé par une curiosité artistique sans limite, il se dévoile à travers un parcours singulier. Rencontre avec un artisan de la musique que vous avez peut-être déjà croisé lors d'événements municipaux comme les vœux du Maire, les commémorations ou autres concerts...

Alexandre Piquion, chef d'orchestre de l'Harmonie de la Police Nationale

Du violoncelle à la direction d'orchestre : une carrière de musique

Sa passion pour la musique est née dès l’enfance. À sept ans, il débute par le solfège, un passage obligé à l’époque avant de choisir son instrument. Bien qu’il rêvait de jouer de la trompette, il est finalement orienté vers un instrument à cordes : le violoncelle. Ce fut le début d’un parcours riche, jalonné de rencontres, d'auditions, de concerts… « J’ai joué dans un grand nombre d’orchestres pendant quinze ans, mais je me suis progressivement éloigné de mon instrument pour me consacrer à la direction d'orchestre ». S’il a troqué l'archet pour la baguette au cours de sa carrière, Alexandre Piquion reste profondément attaché à son instrument : « On pourrait dire que je suis aujourd’hui un violoncelliste non-pratiquant. »
Devenir chef d’orchestre a été une belle aventure, mais qui n'était pas préméditée, nous explique-t-il, mêlant apprentissage académique et expériences de terrain. « J'avais tout simplement davantage d'engagements en tant que chef d'orchestre ». Pendant dix ans, il occupe aussi le poste de chef de chœur au Théâtre du Châtelet, puis au Théâtre des Champs-Élysées, avant de diriger la Musique de la Police Nationale.
Depuis 2016, il est à la baguette de cet orchestre, basé à Vélizy, et assure en parallèle la formation de futurs chefs d'orchestre au Conservatoire National Supérieur de Paris.

La Musique de la Police Nationale, un orchestre hors du commun

Depuis sa création en 1956, la Musique de la Police nationale (MPN) répond à la double vocation protocolaire et artistique que lui confie le ministère de l’Intérieur. « J'évolue ici auprès d’un orchestre de très haut-niveau, composé d'une centaine de musiciens unissant bois, cuivres, percussions et contrebasses. Nous réalisons entre 150 et 200 opérations par an, de différentes envergures », détaille-t-il.
Diriger cet orchestre implique une rigueur particulière, où la hiérarchie de l’orchestre et les responsabilités administratives prennent parfois le pas sur l’aspect artistique. « Ce choix de carrière me marque d'une empreinte forte, une étiquette pas si simple à porter dans le milieu musical, mais qui m’a permis d'avoir une stabilité, d’être proche de ma famille et d’envisager l'enseignement de façon plus construite et pérenne. »

Cérémonie des voeux du Maire à la population, 2019

La transmission au coeur de sa pratique

Alexandre Piquion, pédagogue, forme chaque semaine de futurs chefs d’orchestre, leur inculquant des valeurs essentielles comme le travail et l’artisanat musical : « Je leur apprends qu’ils ont un métier à exercer, pas à rêver. »
Engagé dans l’éducation musicale, il a également contribué pendant six ans au projet Démos dans les Yvelines, qui initie des milliers d’enfants à la musique. La MPN collabore quant à elle avec l’Éducation Nationale :  « Les musiciens vont dans les écoles, les enfants viennent à l’auditorium, et chaque année, la MPN monte des spectacles avec eux, accompagnés par l’orchestre ». Ce fut le cas en 2023-2024 avec l'école Mozart.

Des projets ?

« Récemment, j'ai eu la chance de diriger la création d’une nouvelle œuvre pour les 80 ans des CRS lors du concert de la Sainte-Cécile le 25 novembre », confie Alexandre Piquion. Quant à l’avenir plus lointain, il préfère le laisser venir en ne se fermant aucune porte. Hors du monde musical, il cultive d'autres passions, le dessin et l’aquarelle, échappatoires créatives qui témoignent de sa sensibilité artistique, toujours en quête d’équilibre entre technique et créativité.

Concert de la Sainte-Cécile, 25 novembre 2024