Ciudad de Vélizy-Villacoublay
Recherche
Accueil Actualité Les reportages

Yann Dujarrier, champion du monde de cyclisme sur piste

Viernes, 3 de enero de 2020
Deporte
Ocios
Associations

Avec pas moins de 16 titres de Champion de France, 3 titres de Champion d'Europe ainsi que 2 médailles mondiales, Yann Dujarrier est un habitué des podiums. Nous avons rencontré ce sportif du club Vélizien ECV entre deux entraînements. Itinéraire d’un accro du chrono.

Yann Dujarrier, champion du monde de cyclisme sur piste

Avant d’atteindre la plus haute marche du podium, c’est un parcours étonnant que celui de notre champion. Ce n’est qu’à 14 ans que Yann Dujarrier obtient sa première licence de vélo sur piste. Ses débuts sont marqués par une poussée de croissance impressionnante. « J’étais petit, 1m55, et en un an j’ai pris 15 cm ! Avec cette poussée j’ai changé trois fois de vélo la première année ! », se souvient-il en souriant. L’apprenti cycliste n’arrive pas à suivre le peloton, mais ne se décourage pas. Le goût du challenge devient très vite moteur. Deux figures importantes guideront la passion du sprinter : son père qui pratique le marathon en compétition et son grand-père, un amoureux de la Petite Reine. Lorsqu’on fait appel à ses souvenirs d’enfance, le champion évoque spontanément ce vélo de course rouge : « quand on est allés le chercher, je disais fièrement "c’est le vélo de Bernard Hinault" ».. Ce premier vélo est l’outil de sa liberté. Il lui permet d’aller se promener à la campagne, suivre les tracteurs. « Dès que j’ai eu un compteur, j’ai mesuré les kilomètres que je parcourais, jusqu’à 100km sur une journée parfois ! ».

Une détermination à toute épreuve

Adolescent, Yann surprend son entourage, moins par ses performances que par sa détermination. Le novice lutte pour finir ses courses. Certains parents de coureurs sont surpris de le voir évoluer et passer en Junior 1. Il décroche sa première victoire après sept années de pratique et c’est en 2011 que notre redoutable compétiteur démarre sa collection de médailles.

Vélo et coureur : une fusion intense

« Contrairement à l’athlétisme ou d’autres sports, ce que j’apprécie avec le vélo, c’est le côté matériel et l’impact direct sur la performance », explique le sprinter. Pour le Championnat du monde de 2019, il cible un matériel spécifique : les roues ne sont pas les mêmes pour des qualifications que pour des matchs de vitesse. Il faut faire corps avec la machine, surtout avec le vélo de piste qui n’a ni dérailleur ni freins. « J’ai chuté au grand prix de Vélizy et le vélo est tombé avec moi, car les pieds sont sanglés pour ne pas pouvoir déchausser pendant la course ». Sa première chute depuis 2011.
Et ce sont ses entraînements intensifs qui lui permettront de pulvériser le record du monde en vitesse par équipe lors des Championnats du monde en octobre dernier. Une victoire qui lui vaut de recevoir la médaille de la Ville. Lors de la cérémonie Jean-Michel Richefort, président de l’ECV 78, témoigne : « Un jour, il m’a dit je serai Champion du monde ». Un souvenir qui émeut aux larmes le champion. «Manchester, c’était un bel accomplissement, le résultat d’un travail titanesque », confesse le pistard vélizien. Un exploit amplement mérité : « pour gagner une seconde au chrono, il lui aura fallu dix ans d’entraînement », insiste un membre du club Vélizien.

Un état d’esprit au service de la performance

En souvenir de Manchester, il remporte deux titres mondiaux, celui de vitesse individuelle et par équipe. Le cadeau idéal pour fêter les 50 ans de l’ECV78. Ce club qu’il a intégré en 1991 - anciennement connu sous le nom de « La Pédale Vélizienne » - dont il est aujourd’hui un formidable porte-drapeau.
Quelle que soit la discipline, Yann excelle ! En solo, en duo avec Raphaël Beaugillet (déficient visuel) lors des Championnats du monde de parcyclisme sur piste à Rio, ou en trio avec Sébastien Théry et Arnaud Dublé à Manchester. Cette réussite est aussi le fruit d’une entente parfaite entre les coureurs. Le club, c’est une bande de copains. Des copains d’entraînement, de compétition et parfois de galère. Une ambiance amicale qui a séduit le champion à ses débuts. « Au football, on croise ses adversaires une ou deux fois par an, alors qu’avec le cyclisme, on voit les mêmes personnes tous les week-ends. A chaque événement, on échange… on devient presque des co-équipiers », souligne le champion. A présent, un cycle se tourne. Sébastien Théry, change de catégorie. Yann cherche le nouveau sportif qui franchira la ligne d’arrivée à ses côtés.

Un champion… de l’organisation !

Entre les championnats régionaux, de France, du Monde, notre médaillé a eu la joie de célébrer la naissance de son troisième enfant cet été. Le père de famille n’a pas mis le frein sur la pédale côté entraînement, il gère son emploi du temps de manière à être disponible pour sa famille chaque week-end. Son statut d’entrepreneur en tant que conseiller financier lui permet de répartir ses 12h d’entraînement par semaine selon ses rendez-vous. A cela s’ajoutent ses chroniques sport pour TV78. Si le sprinter réussit aussi bien à équilibrer sa passion, sa profession et sa famille, c’est encore, admet-il, une question de chrono ! « Même au travail, il n’est pas question d’arriver avec 5 minutes de retard ! ».


PALMARES : 36 médailles

1991 : Inscription au club Pédale Vélizienne

2011 : 1ère récompense, médaille de Bronze aux championnats du monde de vitesse

2013 : 1ère médaille d'Or aux championnats de France du kilomètre

2019 : Champion du Monde de vitesse et vitesse par équipe