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Marie-Claude Pietragalla, une étoile au sommet débarque sur la scène vélizienne !

Lunes, 7 de octubre de 2024
Cultura

Le 12 octobre prochain, l’Onde Théâtre Centre d’Art accueille sur sa grande scène la talentueuse chorégraphe Marie-Claude Pietragalla. Avec son spectacle Giselle(s), la danseuse étoile revisite un chef-d'oeuvre du ballet classique sous un aspect plus contemporain et engagé. Rencontre avec une figure emblématique de la danse française.

Photo © Pascal Elliott

Marie-Claude Pietragalla, une étoile au sommet débarque sur la scène vélizienne !

Saut de l’ange, cabriole, grand jeté... la danse n’a aucun secret pour Marie-Claude Pietragalla ! Plus qu'une simple discipline, cette passion l’anime depuis toujours. Après avoir réussi à 10 ans le concours d’entrée de l’école de danse du ballet de l’Opéra national de Paris, celle que l’on surnomme Pietra, va rapidement grimper les échelons du corps de ballet. Quadrille, coryphée, sujet, première danseuse et à ses 27 ans, elle décroche le titre suprême : danseuse étoile.

Pendant cette période, la jeune femme interprète les plus grands rôles du répertoire : Le lac des cygnes, Carmen, Don Quichotte, mais également Giselle, un ballet romantique dont elle écrit sa propre réinterprétation trente ans plus tard.

Danser pour dénoncer

Giselle c’est originellement un ballet du XIXe siècle qui reprend le thème de l’amour plus fort que la mort. En apprenant que son amoureux est déjà fiancé, l’héroïne meurt de chagrin. Les Wilis, créatures fantastiques issues de la mythologie slave, condamnent son bien-aimé condamnent son bien-aimé à danser sur sa tombe jusqu’à l'épuisement. L’esprit de Giselle continue de danser avec lui et parvient à le sauver.

Une histoire qui fascine Marie-Claude Pietragalla tout en l'interpellant. Dans les années 90, elle interprète ce rôle de nombreuses fois sous la directive du chorégraphe Mats Ek. « Malgré son romantisme et ses personnages édulcorés, j’ai toujours trouvé que c’était d'une grande violence, cet amour absolu qu’a cette Giselle envers l'être aimé et qui va être trahie de la pire des façons en entraînant sa mort » confie la ballerine.

Aujourd’hui, avec Julien Derouault, danseur-chorégraphe, mais également son compagnon de vie, ils revisitent ensemble ce fameux ballet. Avec Giselle(s), au pluriel, l’histoire se veut plus actuelle. Ce n’est plus une seule Giselle, mais plusieurs couples que le spectateur suit dans leur quotidien. Un train de vie qui bascule lorsque la violence prend place. Cette version contemporaine aborde le prisme des violences physiques et psychologiques faites aux femmes. « C’est pour moi un thème de société très important qui est là depuis la nuit des temps et dont on commence seulement à parler », rend compte Marie-Claude Pietragalla. « Il y a quelque chose qui est aussi de la chosification du corps. En tant que chorégraphe, c'est quelque chose qui m'interpelle parce que c'est terrible, il y a une déshumanisation de notre société. »

Leur Giselle n’est plus une héroïne tragique : c’est une multitude de combattantes qui se révoltent, ensemble, pour leurs droits ainsi que pour leur liberté. Car pour le couple, danser c’est aussi être libre de ses mouvements, de son corps, de son histoire, d’où le nom de leur compagnie : le Théâtre du Corps Pietragalla - Derouault.

Photo © Pascal Elliott

 

 

 

 

Une discipline, plusieurs rôles

C’est en 2004 que leur compagnie voit le jour. Leurs spectacles, souvent inspirés de la littérature, sont de véritables lieux de rencontre entre le théâtre et la danse. Il s'agit de créations aux univers variés. Un éclectisme de disciplines artistiques important pour la co-fondatrice : « Depuis 20 ans, nous mélangeons les esthétiques et les influences diverses, que ce soient des formes chorégraphiques urbaines, classiques, contemporaines… ».

En tant que metteur en scène, elle n’est pas seulement créatrice, elle transmet également à ses interprètes. « Nous sommes des passeurs dans la danse. Pour moi, ce qui est très intéressant, c'est d'arriver à amener les danseurs à dire à travers le corps ce qu'ils n'arrivent pas à dire à travers les mots. »

Une transmission qui est chère pour elle, et pour son compagnon. Ensemble, ils créent en 2021 un centre de formation d’apprentis (CFA). Pendant deux ans, un enseignement en alternance est assuré à une promotion de jeunes danseurs (entre 18 et 25 ans). Théâtre, mime, danse classique, contemporaine, urbaine... les cours sont assurés par une équipe pédagogique reconnue et qualifiée. L’objectif pour les élèves étant de sortir du cursus avec un diplôme certifié par l'Etat en poche tout en acquérant une expérience professionnelle.

De plus, le Théâtre du Corps Pietragalla- Derouault donne des cours de danse contemporaine et classique à destination des professionnels, amateurs et enfants. « C'est tourné vers toute la population, pour des gens qui aiment la danse et qui veulent pratiquer par pur plaisir », précise Marie-Claude Pietragalla.

Des projets qui continuent de briller

Danseuse étoile légendaire, chorégraphe de renom, directrice du ballet national de Marseille, chevalier de la légion d’honneur, juge d’une émission télévisée, et même actrice pour la télévision et le cinéma, le CV de Marie-Claude Pietragalla n'en finit pas, et elle n’est pas prête à tirer sa révérence !

Outre son seule en scène et l'anniversaire de la compagnie Théâtre du Corps, Pietra et sa troupe poursuivent la tournée du spectacle Giselle(s) en faisant une halte à Vélizy-Villacoublay. Entourée de 17 artistes venant d’horizons complètement différents, cette pièce, à l’image du répertoire de la compagnie, mélange des danses urbaines, contemporaines, classiques sans oublier la théâtralité ! Un spectacle engagé et singulier auquel le couple Derouault/Pietragalla phare prend part en tant que danseurs.

La directrice du Théâtre du Corps témoigne : « C'est important d'être de temps en temps avec sa compagnie sur scène, pas uniquement en tant que créateurs, mais aussi en tant qu'interprètes ». Une présence sur scène que le public de L'Onde appréciera.