Portrait - Claire Bédéï, présidente de la ressourcerie vélizienne
La passion de Claire Bédéï, présidente de la ressourcerie vélizienne, pour les objets et leur récupération remonte à son enfance. Son père, féru de généalogie et attaché aux objets de famille, les emmenait, elle et son frère, flâner dans les brocantes. La restauration de ces « bonnes affaires » et la recherche de leur l’histoire développeront chez Claire un côté « chineuse » et une fibre artistique. Des sensibilités qui guideront sa carrière professionnelle et ses choix de vie...
« Habitant une grande maison en forêt, à l’écart d’un village de 300 habitants près de Fontenaibleau, il fallait savoir s’occuper ! », se souvient Claire. La jeune fille se plaît à dessiner, à créer, à bricoler toutes sortes de choses. Une sensibilité à la création qui la pousse à suivre des études à l’école supérieure des arts modernes, avant d’intègrer la rédaction d’un journal régional, « La République de Seine-et-Marne », en tant que rédactrice-graphiste. Dans les années 1990, elle crée sa propre agence de communication avec un ami journaliste. C’est aussi à cette époque qu’elle s’installe à Vélizy-Villacoublay.
L’appel du bénévolat...
« Un jour, j’ai lu un article évoquant les Colibris, un mouvement citoyen respectueux de l’environnement et de l’être humain », se rappelle-t-elle. Sensible à leur mission, elle fait un premier pas dans le monde associatif, qu’elle n’est pas prête de quitter... Elle rejoint l’antenne de Meudon-la-Forêt, et se prend tout de suite au jeu. Très vite Claire organise des « Trocs jardin » à Vélizy-Villacoublay en partenariat avec la Médiathèque, s’occupe des « Pota- gers partagés » de Chaville, et rejoint quelques années plus tard l’AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) de Vélizy-Villacoublay, découverte lors du Forum des associations.
C’est ainsi que germe l’idée d’une ressourcerie, dans l’esprit de cette femme active. « Je me suis découvert une sensibilité au monde associatif, tout en restant fidèle à mes premières amours, que sont la créativité, l’histoire des objets et le bricolage. » Avec le soutien de la Médiathèque municipale, elle et ses homologues du groupe Les Ressourceurs, instaurent les premières « ressourceries éphémères » à Vélizy-Villacoublay. Leur credo ? Rien ne se jette, tout se récupère ! Ces ateliers rencontrent un franc succès. Puis, elle accompagne les équipes de Jouy-en-Josas pendant un an et demi, avant de mener à bien son projet : ouvrir une ressourcerie dans notre ville. « J’étais à la recherche d’un local depuis 2015, et un jour la chance m’a souri : la mairie m’a contactée pour me proposer les anciens locaux du commissariat de police avenue Robert Wagner ». Après un réaménagement des lieux, elle ouvre son association « Flûtes à bec et cannes à pêche » en avril 2019, aux côtés d’une trésorière et d’une secré- taire, ainsi que de précieux bénévoles rencontrés au gré des évènements.
La caverne aux trésors
« Dès l’ouverture, j’ai choisi de donner une thématique à cette ressourcerie». Au vu du nombre important d’associations sur la commune et de la diversité des loisirs, Claire a donc orienté sa boutique vers le « loisir associatif ». « Nous ne proposons pas que des articles de sport mais toutes sortes de loisirs, autour du bien-être (yoga, cuisine), de la nature (pêche, randonnée), des arts visuels (cinéma, photo, dessin, peinture), arts vivants (cirque, théâtre) et loisirs créatifs (tricot, couture, scrapbooking) ». Tenues de sport, équipements, matériel mais aussi petites fournitures, on peut trouver à la ressourcerie de quoi pratiquer de multiples activités. « Une paire de palmes peut servir plus d’une fois par exemple », argumente la bénévole. L’idée, avant d’investir dans du neuf, est de pouvoir « tester » son matériel ou équipement en achetant à petit prix à la ressourcerie.
« Nous essayons d’emmener un produit jusqu’en fin de vie », ajoute-t-elle. Un noyau dur d’une vingtaine de bénévoles se relaie pour réceptionner les dons, les trier, les restaurer, évaluer leur prix, les étiqueter avant la mise en rayon... Nous avons déjà réceptionné plus de 4 tonnes de dons depuis l’ouverture ! 4 tonnes d’objets qui retrouveront une seconde vie, limitant ainsi la production de déchets et la surconsommation, » se félicite Claire. Aujourd’hui, ce qui fait le bonheur de Claire, c’est « le sourire sur le visage des adultes et des enfants lorsque, après une vente, on leur dit " Vous venez de sauver 12kg de livre" ». Très active, cette maman de deux enfants jongle entre son bénévolat, sa vie de famille et son activité professionnelle, qu’elle maintient à mi-temps. Son emploi du temps est semblable aux allées de sa ressourcerie, garni et varié. Pour autant, la Vélizienne ne compte pas s’arrêter sur sa lancée. Elle souhaite développer son activité et pourquoi pas embaucher des salariés pour l’aider.