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« Bibi », agent spécial grand cœur

Mittwoch, 7. august 2019
Sécurité

Portrait - 40 ans de carrière. 40 ans à faire traverser les Véliziens sur les passages piétons. Quand on voit Brigitte pour la première fois, on est instantanément saisi par sa gentillesse. Les bras ouverts, le dialogue facile, un rire communicatif : Bibi respire la chaleur humaine. Passionnée quand elle parle de son métier, presque les larmes aux yeux, elle fait partie de ces personnes vraies, nature. Pour raconter son aventure, pas besoin de discours préparé, Brigitte pioche dans ses souvenirs et vous livre son histoire à l’état brut. Preuve à l’appui.

 « Bibi », agent spécial grand cœur

Originaire du Doubs, elle s’installe à Vélizy en 1979 à la suite de son mariage avec un Vélizien. « J’étais impressionnée en arrivant à Vélizy, voir ces grands immeubles, moi qui venait d’un pavillon dans un village ! Ça me paraissait immense ! ». Résidante du quartier du Mail, elle est recrutée à la mairie et passe un concours interne organisé par le maire de l’époque, Robert Wagner. Celui-ci veut créer un service de police de proximité. Quarante candidates se présentent, Brigitte décroche le poste et est la première affectée sur le terrain ! Nous sommes en 1980, elle ne compte alors que 21 printemps seulement. Elle commence comme auxiliaire de police et sera nommée par la suite garde champêtre.

La grande traversée

Accueillie dans les locaux de la police nationale, Brigitte s’intègre très rapidement grâce à son sens du contact. Elle n’hésite pas à demander conseil, « ils m’ont guidée, donné des astuces, appris les gestes réglementaires et le comportement à adopter sur la voie publique » se souvient-elle. Elle les assiste dans les démarches administratives liées aux cartes d’identité, passeports, les enregistrements de contraventions…puis sera affectée à Vélizy-bas. Plans de ville et carnet sous le bras, la voilà partie à la conquête des rues pavillonnaires véliziennes. Et en mobylette s’il vous plaît, « il n’y avait pas de voiture de fonction à l’époque ! », commente-t-elle.

C’est dans ce quartier résidentiel qu’elle fera ses premières armes, déléguée au « Point d’école » : elle sécurise la traversée piétonne des écoliers et des parents. Une tâche qu’elle prendra très à cœur. « J’aimais Vélizy-bas car ça me rappelait un peu la province », relate-t-elle. Des années durant, elle gèrera la circulation devant l’école Jean Macé et très vite, les Véliziens adoptent cette policière au cœur tendre.

La plupart l’appellent par son prénom et n’hésitent pas à lui demander des renseignements, qu’elle a toujours plaisir à donner. « J’aimais le contact, je prenais plaisir à me présenter auprès des gens, expliquer mon rôle et les orienter si je pouvais. » Une certaine proximité qui n’a jamais empêché Brigitte d’être toujours respectée. « J’exerçais un métier qui implique d’être à l’écoute des gens. Nous sommes là pour les renseigner, quand les gens viennent vers vous il faut être réceptif. C’est comme cela que je vois les choses. »

Vous avez demandé la police ?

Quelques mois après sa prise de fonction, elle est rejointe par cinq homologues qui se verront chacune attribuer un secteur respectif. Les « Fliquettes » de Wagner sont nées. Enfants, commerçants, gardiens d’immeuble, personnes âgées… elles sont au contact de nombreux Véliziens. Les ilotages, l’une de leurs principales missions, implique la surveillance des marchés, des manifestations scolaires types carnaval, etc.

Elles représentent le service d’ordre pendant les fêtes de la ville, la ronde pédestre, la course aux Louis d’or... « On distribuait même une partie du bulletin annuel municipal ! » se souvient-elle. Des missions qui favorisent le relationnel, l’aspect préféré de Brigitte.

« On n’avait pas la radio à l’époque, alors pour joindre le commissariat, j’allais à la cabine téléphonique de La Poste ou j’entrais chez les gens et je leur demandais si je pouvais emprunter leur téléphone. Et je leur donnais toujours 1 franc, je ne voulais pas profiter gratuitement. » La vieille école, celle des principes et des valeurs.

La Police Municipale (PM) est créée en 2005. Les trois gardes champêtres que sont Jojo, Kiki et P’tite pomme, sont intégrées à ce nouveau service. Dix ans durant, ils travailleront ensemble, pour la plus grande satisfaction de Brigitte qui a « adoré cette expérience. Ça m’a permis de voir autre chose, d’éviter la routine professionnelle. »

Permis piéton

Elle qui a sans cesse besoin d’apprendre, a vu progressivement ses missions s’étoffer : « lorsqu’on m’a demandé d’aborder la sécurité routière dans les écoles, c’était la panique ! J’ai attrapé tous les livres qui pouvaient m’aider et j’ai bossé toute la nuit ! J’étais très stressée à l’idée de parler devant toute une classe ».

C’est pourtant le début d’une longue aventure, celle du permis piéton… En effet, ces interventions dans les écoles lui plaisent : lorsque le permis piéton est lancé, elle se porte aussitôt volontaire. En binôme avec un collègue, elle délivrera ce petit diplôme à plus de 2 750 élèves véliziens!

« L’objectif était de sensibiliser aux dangers de la rue et de la route, l’attitude à adopter. On leur apprenait à être autonomes, j’ai vraiment pris mon rôle à cœur c’était très important pour moi », raconte-t-elle avec toujours autant d’implication. Femme au grand cœur, elle n’aime pas voir un élève en situation d’échec. Au point de leur faire passer un rattrapage ! « J’allais voir la maitresse discrètement lorsque l’un d’entre eux n’avait pas la moyenne », confie-t-elle. 

Première garde champêtre embauchée par la ville, elle sera aussi la dernière lorsque qu’elle quitte ses fonctions en juin 2019, alors garde champêtre chef principal. Mais si le chapitre est clos, l’histoire ne s’arrête pas pour autant. « Si c’était à refaire je referais exactement pareil, le même métier. Ma vie professionnelle a vraiment été enrichissante, j’ai rencontré de belles personnes. J’ai eu l’impression de servir à quelque chose », conclut-elle. Cette petite fille de Franche-Comté, qui rêvait de devenir détective privé, aura laissé son empreinte dans l’histoire vélizienne.