Pierre-Henri Gayte, auteur et comédien vélizien, brûle les planches

Tout petit déjà, Pierre-Henri Gayte aspire à monter sur le devant de la scène. « J’adorai amuser la galerie, faire le pitre, mais je n’avais pas de but précis ». Il s’imagine chef d’orchestre, puis chanteur, imitateur… En 2002, une amie l’invite à un atelier d'improvisation. Coup de théâtre, il trouve sa voie. Le jeune lycéen veut devenir comédien.

Acte 1 : Passe ton bac d’abord

« Comédien, un métier de saltimbanque, quelle idée saugrenue ! - ironise Pierre-Henri Gayte - Mes parents ne m’ont jamais mis de bâtons dans les roues, mais il fallait que je fasse mes preuves et que j’obtienne un pass sécurité en assurant mes études » se souvient-il. Le baccalauréat en poche, il intègre l’université pour étudier le droit. « Je n’avais aucune envie hormis la comédie ; on nous répétait : le droit ça mène à tout » … À tout ? Même au théâtre alors… L’étudiant n’a qu’un seul objectif : intégrer le cours Florent à Paris ! Il obtient sa licence et ainsi son ticket d’entrée pour s’inscrire à cette prestigieuse école qui forme les plus grands noms. Le rêve devient accessible. Cependant ce fut la désillusion. Le jeune comédien se sent frustré d’enchaîner des castings pour des pubs et d’être jugé sur 15 secondes… Pas à l'aise dans cet exercice, il reconnaît que l’expérience fut malgré tout enrichissante.

Du jeu à l’écriture

En parallèle de sa formation, le passionné de théâtre donne des cours pour des jeunes puis pour des adultes. Transmettre, accompagner, guider sont des valeurs qui l’animent. Il commence à écrire des petites saynètes. Il s’éloigne de l’agitation parisienne, s’installe à Vélizy- Villacoublay et trouve une certaine paix dans son appartement quartier Louvois avec une vue sur la forêt. À l’été 2014, le jeune homme sort de ses tiroirs une pièce qu’il avait écrite quatre ans auparavant. Il est temps de la dépoussiérer et de lui donner vie. Il envoie un mail à ses amis comédiens et élèves pour leur demander s’ils étaient motivés pour l’interpréter. Quelques heures plus tard, à sa grande surprise, le metteur en scène reçoit 80% de réponses positives. « Là, j’ai commencé à stresser, je ne pouvais plus faire machine arrière, je devais assumer. Il y a eu un avant et un après. Le théâtre m’a donné un but, une raison de m’impliquer, une raison de vivre. Très vite ça s’est éparpillé dans différents aspects de ma vie » souligne-t-il. Déterminé, Pierre-Henri Gayte crée une association à Versailles pour monter sa pièce : La Troupe en chantiers.

Passeur d’émotions

L’auteur vélizien va écrire et mettre en scène cinq pièces et un spectacle musical : Les Fantômes de l’Écrivain en 2015, Faut pas pousser Mémé… ou Les Chroniques d’une succession houleuse en 2016, Terminal 2 : rendez- vous porte E en 2018 (Prix du jury Jeune au festival d’Annecy), Sinatra : l’homme derrière le mythe en 2020, et 1 494 JOURS en 2020 (Prix du Public et Prix d’Interprétation féminine au 29e Festival de théâtre de Bougival, Prix Tour d'Argent FESTHEA National, Prix du meilleur spectacle et Prix jury jeune au festival des Escholiers d’Annecy) et Mystère au Manoir en 2021. Si le comédien-auteur aime jouer dans ses propres pièces, à terme il souhaiterait se concentrer à 100% à la création afin d’avoir le recul nécessaire pour la mise en scène. Les idées le traversent continuellement et les nuits sont courtes quand il ressent le besoin d’écrire ! « C’est un processus très solitaire - confie-t-il - jusqu’à ce que j’écrive le mot fin, je garde tout pour moi, puis je livre mon projet en relecture à mes proches et à mes fidèles comédiens. » Ses sources d’inspiration sont multiples. Pierre-Henri Gayte veut divertir et transmettre des émotions. « Je prends du plaisir dans l’écriture, mais quand on rencontre les spectateurs à la fin d’une représentation et qu’ils nous disent : « vous m’avez transporté, bouleversé »… c’est clairement pour ça que je fais ça ! » Comme un effet Boomerang, les retours du public boostent cet hyperactif créatif.

Un talent reconnu et primé

Avec la pièce 1494 jours, Pierre-Henri Gayte franchit un nouveau cap. Les critiques sont unanimes. Sur les sites de réservation, pas un seul commentaire négatif. Du côté de la presse on peut lire « À voir absolument, quatre acteurs remarquables ! » sur Actu78, « Une pièce FORMIDABLE » dans le Dauphin Libéré. Quatre prix sont venus récompenser cette oeuvre en 2022. La troupe semi-pro désire passer à l’étape supérieure. La pièce est actuellement jouée chaque jeudi au Théâtre Darius Milhaud à Paris (19e) et ce jusqu’en avril. Se démarquer à Paris est un travail intense, car l’offre de spectacle est pléthorique. L’auteur espère qu’un producteur s’installera un soir dans la salle et lui donnera cette chance de percer. Motivé par cette envie, il travaille sur sa prochaine pièce qui devrait sortir pour le mois de juin. Au cours de notre rencontre il nous confie un autre de ses rêves : « En tant que Vélizien, ce serait un honneur de jouer à l’Onde ! »… Croyez-nous, Pierre-Henri Gayte n’a pas fini de faire couler de l’encre.