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Nos héros du quotidien

Wednesday, june 17, 2020
Culture

Lutter contre la pandémie, veiller sur les plus fragiles, continuer d'assurer nos besoins du quotidien ou simplement nous permettre de vivre tout en étant confiné, des Véliziens se sont engagés chaque jour pendant le confinement. Hommes, femmes, jeunes et moins jeunes, venus de tous horizons, aujourd’hui ils témoignent.

Nos héros du quotidien

Docteur Suchel, 50 ans, médecin

Sébastien exerce comme médecin généraliste depuis plus de 15 ans dans le quartier du Mail. Ancien médecin urgentiste de la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris (BSPP), c’est un habitué des cas d’urgence. Pourtant, comme tous ses collègues, c’est une situation inédite à laquelle il a dû faire face pendant deux mois.

« Mon activité au cabinet est en général très soutenue ; avec le confinement, j’ai ouvert la téléconsultation (obligatoire pour les patients souffrant de symptômes du Covid) et le présentiel a énormément diminué. Il y a eu une vraie explosion, près de 95% de mes consultations ont été réalisées par vidéo.  Sur le plan concret, ces consultations relèvent plus de la vigilance que du soin à proprement parler. Mon activité s’est transformée. »

Précautions obligent, le médecin s’impose des mesures drastiques. « Au départ je n’avais rien, aucun équipement. Ce sont certains de mes patients qui m’ont fourni masques, gel hydro alcoolique… Désormais, j’ai tout ce qu’il faut pour recevoir en consultation : masque FFP2, gants et une tenue professionnelle de sapeur-pompier que j’ai eu la chance de récupérer via la brigade de Paris. Je ne travaille plus en tenue civile et, quand je rentre chez moi le soir, je passe par une sorte de « sas » qui me permet d’accéder directement à ma salle de bain sans pénétrer dans mon domicile. Ma tenue est lavée à 60°quotidiennement. »

Si les consultations s’enchaînent, le spécialiste n’omet pas le risque. « Psychologiquement, je suis passé par différentes phases : je ne voyais pas comment m’en sortir avec toutes les consultations Covid, car mon activité est déjà très intense en temps normal. Et puis bien sûr j’étais inquiet, j’avoue être même parfois allé au travail la peur au ventre, surtout au début puisqu’on avait zéro protection. » Pour autant, le professionnel continue de prodiguer ses soins comme avant, « je ne me suis rien interdit dans les gestes médicaux, j’exerce mon métier de la même manière, mais en prenant plus de précautions. C’est quand même difficile de diagnostiquer une angine sans regarder la gorge… ».

En parallèle, Sébastien a été contacté par la clinique des Franciscaines, qui lançait un appel au volontariat pour renforcer les équipes des urgences et du service spécial Covid-19. « Je n’ai même pas réfléchi, j’ai tout de suite accepté. En tant qu’ancien médecin de la BSPP, c’est dans mon ADN, « vaincre ou périr ». A la clinique nous étions extrêmement bien protégés, et au moins j’ai eu l’impression de servir un peu à quelque chose. » Malgré un climat anxiogène, un rythme de travail effréné, la solidarité est plus que jamais présente. « J’ai vu des chirurgiens qui n’avaient plus d’opérations sur leur planning venir nous aider pour les toilettes des patients. C’est aussi ça la pandémie, on se serre les coudes. Ça permet de tenir. »

Bien qu’habitué des situations d’urgence, ce médecin vélizien le constate, « à la BSPP, on n’a pas le temps de réfléchir, pas le temps de s’attacher au patient. Il faut agir vite, c’est comme courir un 100m. Le Covid, c’est un marathon. »