Léona Rose : des rêves hauts en couleurs

Habituellement durant les vacances, le campus de Vélizy- Villacoublay se vide… mais pas cette fois-ci ! A défaut de déserter les lieux, des étudiants se sont retrouvés pour créer une ambiance tropicale dans les locaux. Encouragés par l’artiste, ils ont participé à la mise en peinture d’une fresque unique.

Un projet qui crée du lien

Il aura fallu un peu plus d’une semaine pour mettre en couleur ce grand mur de 10 m sur 4 m et lui donner une âme. Après avoir dessiné les traits et contours de son oeuvre, Leona Rose a invité tous ceux qui le souhaitaient à prendre le pinceau. « Tout le monde se mélange autour de la fresque, que ce soit le personnel qui travaille ici, les étudiants, les professeurs… ça crée des connexions inattendues ! Peu importe qui on est, on est ensemble. Tous ces gens se croisent régulièrement sans forcément prendre le temps de se parler, ici on est hors du cadre quotidien, c’est assez spontané et c'est ce qui est beau » souligne l’artiste. Ce tableau collectif rassemble et appelle à un voyage intérieur. « Durant la création, il y a des moments où l’on rit et d’autres où chacun est dans sa bulle. C’est très méditatif. Lorsque je peins, je ne ressens pas les mêmes sensations selon les formes, les couleurs ou l’emplacement sur la fresque ».

Evasion colorée

Le bâtiment au design industriel typique du mouvement Bauhaus, abrite désormais une fresque aux couleurs énergisantes. Pensé comme un visage abstrait, le mur raconte une dualité avec d’un côté le jour et de l’autre la nuit, au centre une ouverture pour s’évader. « Quand je regarde mes muraux, je m’imagine dedans et je rêve de me balader entre les lignes ». Comme une invitation à la flânerie au détour d’un couloir, chacun peut prendre une dose de couleur et s’extirper du quotidien.

« Mon but est d'amener de la joie, de la couleur et de transmettre une émotion » 

Un style qui se décline partout

La signature Léona Rose, à la fois naïve et solaire, se retrouve tant sur des projets institutionnels, humanitaires, personnels ou encore avec des collaborations commerciales. Dans sa palette de projets, il y a des vitrines, des fresques mais aussi des éditions limitées pour des marques de chaussures, de sacs, de vêtements, de papier peint, de savon… une diversité qui témoigne de sa grande curiosité. Très convoitée, l’artiste dit choisir ses projets « au feeling ». « J’essaie toujours de trouver du sens à ce que je fais. Pour les colaborations, c’est pareil. Je dois avoir un coup de coeur pour la personne qui porte le projet, son discours ou son parcours. »

Trouver sa vérité

Créer à l’université fait sens pour l’artiste autodidacte. « J’adore être ici, ce sont des adultes en devenir, ils sont en train de se construire. Je sais que ce n’est pas simple de trouver sa voie. Mon chemin, je l’ai fait un peu comme un électron libre. Si je peux les aider en partageant mon expérience, j’en suis heureuse. »

Son parcours est plutôt atypique. Élève brillante en école de commerce, elle renonce à une carrière prometteuse dans l’immobilier pour vivre de son art. En effet, la jeune artiste a ressenti, ditelle, un besoin vital de s’extirper de ce schéma qui la rendait malheureuse. Gravir les échelons, obtenir les félicitations de sa direction, avoir une super carte de visite, ne la font pas rêver. « Je ne me sentais pas à ma place. Il y a ce que la société attend de nous et que l’on veut vraiment. Je devais me reconnecter à mon coeur. Je me disais que si je ne perçais pas en tant qu’artiste, je réduirai mon train de vie, je mettrais suffisamment de côté pour payer mon billet d’avion, j’irai faire un volontariat à l’étranger pour une association ou dans un orphelinat. Ça m’a aidé à remettre les choses en perspective. Car oui, c’est possible. »

Casser les codes n’a pas été chose simple. Déterminée, elle a dû démarcher les galeries d’art pour se faire un nom. Au fil de ses voyages et de ses rencontres, son style et sa technique ont évolué. Bali, l’Inde, le Maroc, le Mexique, le Guatemala, le Sénégal, la Colombie, Cuba, l’Espagne, le Portugal … ces destinations soleil nourrissent son imagination.

La pétillante Léona continue de tracer son chemin et devient elle-même une source d’inspiration avec plus de 250 000 followers sur instagram. Son secret ? Toujours rester positive. « Il faut être tenace. Ne rien lâcher. Encore aujourd’hui, je fais parfois face à des situations compliquées. Il m’arrive de me dire - cette fois-ci c’est la fin - et puis juste après il y a du soleil. Il faut aussi s’entourer de personnes qui croient en vous et se détacher de la vision des autres. Il faut apprendre à s’écouter, elle est là la vérité. » Un message inspirant adopté par les étudiants véliziens.

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